Cendres d'Art - Requiem
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeSam 8 Jan - 23:11

Léandre détendit ses muscles un à un, cherchant le point de non retour de la douleur. Il s'était fait bêtement avoir durant une mission de reconnaissance et le payait assez chèrement, par une large et profonde entaille au côté gauche. Certes, c'était un soldat rompu au maniement des armes et habitué depuis longtemps à la douleur, il se souvenait encore du calvaire qu'il avait subi lorsqu'il avait du rallier le point de rendez vous le plus proche avec deux fractures, au bras et à la jambe, sans avoir eu de premiers soins, mais ce n'était jamais agréable de se faire recoudre sans anesthésie. Il se souvenait encore de la réponse, moqueuse de l'infirmière, lorsqu'il lui avait demandé pourquoi: il n'aurait pas apprécié d'être endormi pour une telle opération. Et le pire, c'est que c'était vrai.

Le militaire plissa les yeux et grimaça lorsque celle qui le soignait termina les points de suture. Agacé d'avoir du rester aussi longtemps immobile, Léandre tendit le bras vers sa chemise dès qu'il ne sentit plus le contact glacé des mains de l'infirmière sur son dos. Malheureusement la harpie prit la chemise et la mit hors de portée de Léandre tout en s'exclamant:

Non mais vous n'y pensez tout de même pas ! Pas dans votre état Mendeleïev ! Vous allez rester couché ou du moins sans faire de mouvements brusques pendant au moins 24 heures compris ?

Mlle Stompey était devenue au fil des années l'infirmière attitrée de Léandre, tout comme M. Martin, son médecin officiel. Il fallait bien avouer que Léandre ne multipliait pas seulement les récompenses et les succès mais aussi les blessures. Se passant une main nerveuse dans sa chevelure noire et dense, Léandre bougonna:

Et je suis sensé faire quoi ? J'ai beaucoup à faire Emilie, et je ne vois pas l'intérêt de d'être séquestré dans votre hôpital, alors qu'on a besoin de moi. D'ailleurs, ...


Léandre se leva, repoussant avec rudesse l'infirmière, et, posant sur son lit sa main droite pour se stabiliser, entreprit d'arracher la chemise des mains de l'infirmière pour l'enfiler avec délicatesse et précaution.

... ce n'est pas vous qui allez m'en empêcher.


Léandre avait une force de caractère qui déplaisait à beaucoup mais Emilie Stompey s'y était habitué depuis les années. Ne s'offusquant pas de la rudesse et de l'autorité dont avait fait preuve l'Agent, elle se plaça, les mains sur les hanches, devant la porte de la chambre.

Et... je peux savoir où vous comptez vous en aller ? Je...

Surprise, elle ne poursuivit pas sa phrase et Léandre, qui lui tournait le dos pour regarder la ville par la fênetre, ralentit ses mouvements.

Et bien Emilie, qu'allez vous faire ?

Léandre, n'entendant pas de réponse, fit volte face lentement. Emilie Stompey n'était plus seule dans la pièce et Mendeleïev haussa un sourcil. Interrogatif, il dit alors:

Hum... Bonjour ?!
Revenir en haut Aller en bas
Esther M. Bouchery
Membre - Chef de la Police Scientifique
Esther M. Bouchery


Messages : 97
RP : 12
Date d'inscription : 01/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeDim 9 Jan - 12:27

    D'après ce qu'elle avait cru comprendre, l'atmosphère était calme. Pour tous. Esther partait de.u laboratoire en se désolant de l'inactivité des scientifiques et du gouvernement. Ils savaient aussi bien qu'elle pourtant, que les pratiques illégales se multipliaient. Et étrangement, elle en arrivait à penser qu'il n'arriverait jamais à les faire cesser. Il y aurait toujours, ne serait-ce qu'un seul amoureux des lettres qui se battrait encore quand bien même il n'y aurait plus d'espoir. Alors, que comptaient-ils faire ? Les laisser se démultiplier ? S'il fallait qu'elle agisse par elle-même, elle le ferait. Ils ne voyaient pas à quel point cela pouvait détruire des vies que cette littérature ! Et se qui s'arrangeaient pour le faire disparaître progressivement parce que les Chtoniens utilisaient tout de même un peu d'argent qui pourrait si bien servir à autre chose. Ils ne savaient pas où il fallait regarder, au diable l'argent ! Enfin, elle elle disait cela, et elle se demandait bien pourquoi. C'était bien le seul point où elle se voyait en désaccord avec tout le monde. Sans rien n'en dire, bien sûr. Elle n'avait pas besoin de plus d'argent qu'elle en avait. Elle avait l'impression que cela ne lui apportait pas le bonheur. Pas tout à fait. Elle avait connu le bonheur, après tout. Et ce matin, ce n'était plus le moment de perdre du temps. Elle s'était aperçu qu'ils étaient nombreux... Enfin, à priori, ce n'était qu'une impression, mais cette façon de se trouver face à deux Chtoniennes à la fois au centre commercial lui avait quelque peu fait peur. Ils étaient peut-être moins nombreux et moins armés que les scientifiques, mais à coup sûr si elle se retrouvait seule parmi eux elle ne résisterait pas. Et Esther était connue, elle avait donné beaucoup d'ordre, tout le monde la savait brillante scientifique, celle qui avait réussi son entretien d'embauche à 21 ans, sans avoir fait d'étude. Alors, que faisait-elle à l'hôpital ? Il était difficile de croire que c'était là qu'elle trouverait le soutien le plus fort, mais celui qui se retrouvait toutes les semaines avec son infirmière à force de s'être battu ne lui était pas indifférent. Oui, elle était au courant de tout, bien sûr.

    - La chambre de Monsieur Mendeleiev, s'il vous plaît.

    Connue ou pas, ceux qui avaient entendu parler d'elle était toujours surpris en la voyant la première fois. Et ceux qui n'en avaient pas entendu parler aussi d'ailleurs. Esther était de loin la plus jeune des scientifiques, même si c'était elle qui donnait les ordres. Petite, pas très effrayante, et sa toute petite voix n'intimidait pas beaucoup. Mais c'était peut-être de cette surprise qu'elle jouait et, bien sûr, de sa renommée. Le monde entier commençait à prendre le modèle des jeunes et à se fonder sur la réputation. Elle prit l'ascenseur et se retrouva au quatrième étage. Elle ne mit pas longtemps à trouver cette infirmière débordée qui essayait de retenir un homme visiblement blessé qui ne cherchait qu'à partir. Quand il la vit, elle reconnut l'expression que tous faisaient, ce regard interrogatif. Bien sûr, pourquoi cette petite fille viendrait voir cet homme ? Elle remercia l'infirmière et la laissa partir, puis s'approcha de lui.

    - Monsieur Mendeleiev ? Je suis Esther Bouchery, chef de la police scientifique.

    Elle lui tendit une main tout en se demandant s'il était du genre à la serrer. Elle n'en avait pas vraiment l'impression. Mais après tout, les apparences sont trompeuses, il suffisait de la regarder.

    - J'ai entendu parler de vous. Il paraît que vous travaillez en solitaire. Je pense que vous seriez pourtant d'une bonne aide pour la police. Et bien sûr... elle possède des atouts qui pourraient beaucoup vous servir.
Revenir en haut Aller en bas
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeDim 9 Jan - 17:54

Léandre baissa la tête pour fixer de ses yeux noirs ceux de la jeune fille qui venait de l'interpeller. Esther Bouchery ? Police Scientifique ? Peut être. Mais cela ne l'intéressait pas le moins du monde. En tout cas, la jeune fille avait bien choisi son nom; bouchery, boucherie...
Léandre parut soudain absorbé par sa chemise en lin. Il aimait bien le lin, matière agréable à porter mais qui avait la désagréable caractéristique de se froisser facilement. Les fins fils noirs qui la composaient s'entrelaçaient de manière complexe et Léandre froissa nerveusement le bas de sa chemise. Tournant le dos à Esther Bouchery, se fichant éperdument de la politesse, il entreprit de déboutonner sa chemise avec un sourire, pour en mettre une repassée il y a peu. Il n'aimait pas les chemises froissées. Et surtout il ne voulait pas répondre dans l'immédiat à la proposition du Chef de la Police Scientifique.

Car c'était bien cette proposition qui le perturbait. Il n'était pas vraiment dupe sur ce qu'il allait faire. Chasser, traquer et débusquer les Chtoniens. Dans un sens cela fait bien quinze ans qu'il faisait ça et il n'avait jamais eu de doutes sur la légitimité de ses actions. Mais, s'il se souvenait bien, la Police Scientifique était détachée de l'armée et du gouvernement. Elle n'avait de comptes à rendre à personne, ou presque. Visiblement, cette Esther Bouchery s'était renseignée sur son cas, suffisamment dans tous les cas, pour savoir qu'il travaillait en solitaire bien mieux qu'en équipe, et qu'il avait derrière lui une longue liste de succès et de morts.

Léandre ôta sa chemise, lassant apparaître son dos et son torse musclés marqués par des cicatrices, et son côté gauche recouvert d'un bandage. Le militaire se passa une main dans les cheveux puis dans la nuque pour se détendre un peu. Dans un sens, il savait que la proposition, s'il la refusait, pouvait se retourner contre lui assez douloureusement car s'il ne se trompait pas, Esther Bouchery devait avoir le bras long, très long. Suffisamment long pour le muter dans les coins les plus ennuyeux de la planète comme l’Antarctique ou une île au milieu du Pacifique. Toutefois, Léandre laissa le silence s'éterniser. Sa patience était exemplaire même si elle partait souvent en fumée à cause de son irascibilité. Finalement, d'une voix bougonne, Léandre consentit à répondre, tournant toujours le dos à Esther.

Je suppose que la proposition comporte de nombreux désavantages comme celui de ne pouvoir être refusée. Qui. Où. Quand ?

Léandre était certain qu'on allait le charger d'éliminer discrètement quelqu'un. C'était prévisible et surtout, il avait été entraîné au départ pour la discrétion et l'assassinat diplomatique. De plus, comme il travaillait en solitaire, et que son visage n'était pas (encore) connu, il était le candidat idéal. Mendeleïev attrapa son holster et le passa en deux trois mouvements qui respiraient son habitude. Avec une moue agacée, il gratta une tache de sang, le sien, puis regarda la ville par la fenêtre. Au quatrième étage, il n'était pas encore assez haut pour tout surplomber mais il en voyait déjà assez. Les routes et les autoroutes se superposaient en un motif artistique, comble de l'ironie, là où il savait, il ne savait d'ailleurs pas comment, qu'avant se dressait un château. Léandre secoua la tête et, rompant le silence, il redemanda tout en se tournant pour faire de nouveau face à Esther Bouchery.

Qui ? Où ? Quand ? Mada... Mademoiselle Bouchery, je ne suis peut être pas aussi intelligent que vous, mais je sais pourquoi je suis militaire, et je sais que c'est mon dossier et mon... tableau de chasse si on peut dire ça, qui vous a intéressé.

De justesse, il s'était retenu de dire "combien ?". Ca n'aurait pas été très malin d'adopter la manière de parler d'un vulgaire tueur à gage. Il avait beau être un tueur, son compte en banque avait beau se charger tous les mois un peu plus (il ne dépensait guère), il était au service de l'Etat et comptait bien le rester. Léandre fit tourner son 9mm qui ne le quittait jamais entre ses doigts puis le rangea dans son holster. Il était prêt à bouger.
Revenir en haut Aller en bas
Esther M. Bouchery
Membre - Chef de la Police Scientifique
Esther M. Bouchery


Messages : 97
RP : 12
Date d'inscription : 01/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeDim 9 Jan - 18:45

    Si elle s'attendait plus à avoir comme réponse une autre question, Esther ne pensait pas qu'elle aurait à attendre si longtemps d'entendre le son de la voix de Monsieur Mendeleiev. Qui ne dit mot consent, après tout. Enfin, elle n'était pas sûre de pouvoir se fier à un vieux dicton en ce qui concernait cet homme. Elle n'était sûre de pas grand chose d'ailleurs. Il n'était pas réputé pour être le plus doux qui soit, ni le plus prudent d'ailleurs. Il ne fallait pas être très prudent pour agir seul. Se moquer de la police n'allait pas li coûter grand chose, n'est-ce pas ? Esther ne bougea pas. Elle resta droite devant lui et attendit quelque chose qui ressemblait à une réponse, même un marmonnement serait suffisant. Ce silence deviendrait vite agaçant. Mais à la place, il se recula et alla faire autre chose dans son coin. Oui, apparemment, être bien habillé - ou torse-nu, en l'occurrence -, était beaucoup plus important que tout ce qui se passait avec les Chtoniens. Qu'espérait-il à lui montrer ses muscles ? L'impressionner ? Ou avait-il carrément oublié sa présence ? Elle s'en fichait complètement. Elle n'était pas venu à lui pour rien et il n'y avait rien de surprenant à ce qu'elle voyait. Esther resta sur place un instant, puis s'approcha d'une chaise pour s'asseoir. Le temps qu'il se décide à parler, elle pouvait se reposer. En tournant à nouveau les yeux vers lui, elle vit que ce n'était pas la première fois, loin de là, qu'il s'était blessé. On pourrait même presque dire qu'il en avait l'habitude, à force, un petit tour dangereux chez l'ennemi n'allait pas lui faire de mal. Quand enfin il ouvrit la bouche, Esther ne put retenir un rire amusé. Classique, comme remarque.

    - Ce n'est pas moi que vais vous forcer à faire quelque chose dont vous n'avez pas envie, Monsieur Mendeleiev. Mais disons que je vous ai mis dans une situation délicate en venant vous voir, puisqu'un refus pourrait être considéré comme une trahison envers la science. Et je me passerai de vous défendre, je n'ai pas l'intention d'être exclue, moi.

    Ce fut lorsqu'il demanda quelle mission on lui assignait qu'Esther fut soudain prise de vertige. A vrai dire, elle n'en savait rien. Tuer quelqu'un ? Jamais elle ne pourrait. Elle l'avait peut-être déjà fait, elle avait peur d'une erreur. Elle avait peur... qu'on touche à quelqu'un qui appartenait à sa vie. Si la panique l'avait gagnée quand elle avait pu revoir cette ancienne amie Chtonienne, quand elle avait réalisé à quel point ils étaient partout, elle ne pouvait se résoudre à les gommer tout simplement de la surface de la terre. mais elle devait se ressaisir et oublier tout ce qui la touchait. ce n'était même pas un comportement normal. Monsieur Mendeleiev était une très bonne occasion de s'en sortir. Elle n'avait qu'à lui donner un nom pour que tous ses problèmes soient résolus. Pour qu'il n'y ait plus personne qui puisse la détourner de sa route. Il n'y avait que Maéva qui lui restait et qui... Mais non. Elle ferma les yeux et vit clairement que le pire était ailleurs. Mais ce n'était pas le moment. Elle se leva pour se remettre face à son interlocuteur et lui répondit d'une voix douce.

    - Vous êtes prétentieux, Mendeleiev. Je n'ai pas l'intention de vous demander de tuer qui que ce soit. Il nous faut quelqu'un pour essayer de repérer les Chtoniens.

    Tandis qu'elle parlait, les questions se bousculaient dans son esprit. Elle était en mesure de donner des noms. Elle pouvait se débarrasser de ses vieux démons. C'était facile. Et rapide. Pourquoi restait-elle muette ? Pourquoi ne faisait-elle rien ? Il n'attendait que cela. Il ne voulait que descendre des Chtoniens, c'était une évidence. Elle n'avait qu'à le lui demander...

    - Je veux... savoir combien ils sont. Je pense que vous êtes assez doué pour ne pas courir beaucoup de risque. Vous pourriez facilement vous sortir des situations délicates.

    En disant cela, elle tourna la tête. Deux jours plus tôt, elle aurait dit tous les noms qu'elles savaient sans hésiter. Maintenant, elle n'en était même plus capable. Mais elle se reprendrait.
Revenir en haut Aller en bas
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeDim 9 Jan - 20:51

Léandre était étrangement calme. Il savait que sa lenteur d’exécution lorsqu'on lui parlait en avait vexé plus d'un. Et vexé, et énervé. Mais il aimait prendre son temps et ne pouvait faire de mouvements brusques du fait de sa blessure. Lorsqu' Esther Bouchery lui répondit, il haussa toutefois un sourcil. Ainsi avait il vu juste: il n'avait guère le choix, s'il désirait rester en vie. La menace était très claire: il faisait le moindre geste contre les scientifiques et contre l'ordre, puisque c'en était un, qu'on lui donnait, et il allait rejoindre ses parents en enfer. Mendeleïev eut un rire narquois cependant lorsqu'Esther poursuivit:

- Vous êtes prétentieux, Mendeleiev. Je n'ai pas l'intention de vous demander de tuer qui que ce soit. Il nous faut quelqu'un pour essayer de repérer les Chtoniens.

Ce n'était de la prétention que de sous entendre ce qu'il allait finir par faire, à la fin de sa mission. Mais bon, il ne s'inquiétait plus du sang qu'il avait sur les mains. Les Chtoniens avaient assassiné, sous ses yeux, ses parents et cette raison annihilait toutes les bêtises comme celle, très connue: "tu ne tueras point". Un éclat de haine destiné aux Chtoniens traversa le regard de Léandre, mais il l'étouffa bien vite. Seule une haine contrôlée était utile. Respirant calmement, le souffle profond, Léandre s'adossa, nonchalant, au mur blanc de la chambre.

-Je veux... savoir combien ils sont. Je pense que vous êtes assez doué pour ne pas courir beaucoup de risque. Vous pourriez facilement vous sortir des situations délicates.

La voix, enfantine, d'Esther Bouchery, résonna une dernière fois dans la pièce. Léandre plissa les yeux. La Scientifique semblait perturbée et c'était du, Léandre en aurait sa main à couper, à la mission qu'elle était venue lui confier. D'ailleurs, le fait qu'on se soit déplacer jusqu'ici pour venir le chercher était étonnant. Léandre prit conscience qu'il était sûrement étudié par les scientifiques depuis longtemps. Son profil psychologique avait du être dressé puis complété minutieusement au fil des années passées à planifier, enlever, questionner et tuer des Chtoniens. Intéressant. L'ombre d'un sourire narquois apparu sur les lèvres de Léandre qui tourna la tête vers la fenêtre. La fenêtre, toujours la fenêtre, encore la fenêtre. Le vide l’obsédait depuis qu'il était tout petit. Il aimait se sentir perché, au dessus de tout. Il avait d'ailleurs longtemps envisagé une carrière en temps que pilote. Mais là n'était pas la question. Si Léandre regardait par la fenêtre, c'était qu'il prenait le temps de réfléchir.

Une minute passa. Puis deux. Alors que Esther Bouchery semblait commencer à sérieusement s'impatienter, Léandre se détacha du mur, attrapa sa veste noire et ses lunettes de soleil et dit à son supérieur d'une voix rude:

Bien. Je veux savoir où sont mon ordre de mission, les cibles pour l'infiltration et quelles sont les conditions.

S'adressant à Emilie Stompey, poursuivit:

Emilie, veillez sur mon chien. Ou du moins sur sa tombe. Et pensez à nourrir ce qui reste de mon aquarium.

L'infirmière hocha la tête. Le chien dont il parlait était mort depuis plus de trois ans mais Léandre continuait à lui apportait des fleurs. De même, l'aquarium n'était rien d'autre que celui de l'hôpital que Léandre pouvait observer pendant des heures lorsqu'il était contraint à l'immobilité après une blessure grave. En vérité, Léandre n'avait ni appartement, ni maison. Son domicile était l'hôpital de Versailles qui avait fini par lui aménager une chambre officielle. Pourquoi s'embarrasser d'un loyer à payer et du ménage à faire lorsqu'on était à l'extérieur 10 mois sur 12 et qu'on passait ses vacances forcément à l'étranger ? Léandre avait abandonné son dernier domicile il y a cinq ans, après la mort de son chat, animal de compagnie de l'époque.

Léandre réajusta une dernière fois son col et vérifia l'attache de son holster. Il remonta ses lunettes de soleil, plissa les yeux pour les ajuster, attrapa après hésitation une casquette noire sur le porte manteau et se tourna vers Esther.

Je suis prêt. C'est quand vous voulez.
Revenir en haut Aller en bas
Esther M. Bouchery
Membre - Chef de la Police Scientifique
Esther M. Bouchery


Messages : 97
RP : 12
Date d'inscription : 01/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeLun 10 Jan - 11:24

    Apparemment, cette façon de ne rien dire était une technique professionnel. Esther n'y prêta même pas attention. Au contraire, elle était presque soulagée qu'il ne lui demande rien, cela lui permettait de tergiverser dans son coin. Mais temps qu'il ne dirait rien, elle ne saurait non plus que faire. Il pouvait la forcer à parler, la forcer à donner les noms qu'elle connaissait... Non, elle ne pouvait pas, elle. Même sous la torture, elle aurait l'impression que c'était bien meilleur sort que de devoir trahir ses amis. Pourquoi ? Puisque c'était ce que les gens faisaient constamment ? Puis elle revoyait celui qu'ils avaient arrêté dernièrement. Il n'avait pas dit un mot sur les Chtoniens bien qu'ils soient sur le point de le tuer, sans pitié, et sans le moindre espoir pour lui. Et Esther, devant lui, n'avait vu que la stupidité de cette décision. Maintenant, confrontée à la même situation, les choses étaient différentes. Et s'il avait raison ? Et s'ils avaient tous raison ? Son avis ne se retrouvait que confirmé: cette littérature, cette façon de vivre n'apportait que le malheur. Elle avait l'intention de mettre sa vie en l'air juste par bienséance ? Son interlocuteur se tourna vers la fenêtre avec un sourire qu'elle se passa d'examiner. Elle redoutait maintenant qu'elle lui demande quand même des noms et ne savait pas du tout ce qu'elle répondrait. Et quand le moment fut venu, elle sentit son cœur battre et son estomac se nouer. Que dire ? Il attendait maintenant, il avait même l'air prêt puisqu'il laissait son chien... ou elle ne savait trop quoi, à l'infirmière. Elle attendit ce moment pour trouver quelque chose à raconter, sans vouloir trop répondre. De toute façon, ce qu'elle dit était la pure vérité: elle avait l'habitude de donner des ordres et qu'ils soient exécutés d'eux-mêmes.

    - Je ne suis pas en mesure de répondre, Monsieur Mendeleiev. Ce n'est pas mon domaine. Peut-être devriez-vous plutôt vous adresser directement vous adresser à mon assistant, c'est lui qui s'en occupe. Quant aux cibles... Si seulement j'avais des cibles, elles n'existeraient peut-être plus.

    Elle resta un moment sur la question des conditions. Sa main tremblait presque, mais elle se dépêcha de la cacher. La seule condition qu'elle pouvait avoir était que s'il trouvait ceux qu'elle connaissait, il ne devrait rien leur faire. Mais donner des noms, n'était-ce pas se trahir elle-même ? Elle regretta plus que jamais de les avoir rencontrés, de s'être rendu compte que c'étaient des gens comme les autres... voire meilleurs ? Telle était l'idée qu'elle refusait continuellement. Ils n'étaient pas meilleurs, c'étaient des destructeurs. Et ils ne devraient plus exister.


    - Ma seule condition sera que vous ne tuiez personne sans d'abord dire de qui il s'agit. Voyez-vous, certains parmi eux ont beaucoup d'influence et leur absence risquerait de créer des soulèvements. Je n'ai pas encore l'intention d'en arriver là. Enfin... sauf en cas d'urgence, naturellement.

    En voyant qu'il se rhabillait et s'apprêtait certainement à s'en aller, Esther ramassa ses affaires, décidée à le suivre. Il était tellement énigmatique qu'elle ne savait s'il se jetait en mission brusquement où s'il avait simplement l'intention d'aller discuter ailleurs. En tout cas, elle n'avait pas l'intention de la lâcher comme cela, alors qu'elle n'avait même pas encore obtenu de réponse. Malgré elle, elle voulait être sûre que sa condition serait respectée. Peut-être pourrait-elle s'arranger pour inviter Maéva, voire Mademoiselle Racine, le jour où il passerait à l'action ? Malheureusement, elle avait encore quelqu'un en tête... mais il avait complètement disparu. Disparu de sa vie. Sinon, Maéva l'aurait sans doute évoqué. Cela aurait été la première chose qu'elle aurait faite. Mais elle était restée silencieuse...

    - Est-ce que vous voulez continuer en allant boire un café en bas ?

    Elle salua l'infirmière en prenant le chemin de la porte. Ce qui était clair, c'était que lui n'avait pas l'intention de rester dans cette chambre. une chambre d'hôpital n'était pas non plus des plus agréables, elle pouvait en convenir.
Revenir en haut Aller en bas
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeMar 11 Jan - 0:22

Léandre haussa les épaules à la proposition d'Esther Bouchery. Après tout, il n'était pas pressé, il n'avait aucune mission de prévu pour le moment (outre celle que la Chef de la Police Scientifique venait de lui confier) et était officiellement en repos pour blessure profonde le gênant dans des manoeuvres militaires. Longue phrase des fonctionnaires pour dire qu'il était mis de côté en attendant le feu vert du Docteur Martin, qui allait à coup sûr tarder. Mendeleïev fronça imperceptiblement les sourcils. De ça aussi, Esther Bouchery pouvait passer outre ? Si c'était le cas, la Police Scientifique avait réellement le bras long. Très long. Et même si c'était un peu inquiétant du point de vue de Léandre qui, s'il n'avait pas une confiance absolue en la hiérarchie, faisait quand même un peu confiance aux dirigeants militaires, c'était intéressant à savoir. Par réflexe, Léandre survola le couloir du regard. Les membres de l'équipe médicale se promenaient en blouse blanche et les visiteurs, en civil, accompagnaient les malades. Personne ne lui prêtait attention. Remontant ses lunettes teintés, il suivit Esther Bouchery qui se dirigeait vers l'ascenseur.

Léandre était raide, du fait de sa blessure, mais il conservait la démarche d'un prédateur sûr de lui. Ses yeux, jamais fixes, fouillaient partout à la recherche d'un éventuel agresseur. Il était un peu paranoïaque, mais c'était du fait de ses années en tant que militaire. De même, sa main droite était prête à dégainer son pistolet. S'il était calme dans l'apparence, Léandre avait la nervosité du tueur qui lui permettait de réagir rapidement.

Ce ne fut que lorsqu'ils se retrouvèrent devant l'ascenseur que Léandre s'aperçut qu'il n'avait pas répondu à la Scientifique. Il haussa vaguement les épaules à cette pensée: il n'avait jamais été très loquace et, à dire vrai, se fichait un peu de la réaction d'Esther. Il était doué dans ce qu'il faisait, c'était le principal. Et puis, elle n'était pas venue le voir au hasard, c'était déjà ça. Et elle avait forcément lu son dossier pour connaître ses habitudes de travail.

L'ascenseur s'ouvrit dans un "cling" retentissant (trop aux yeux de Léandre) et Léandre, en parfait gentilhomme, laissa Esther y entrer avant lui. Elle avait déjà appuyé sur le bouton indiquant le rez de chaussée en face duquel il y était inscrit en italique "cafétéria". Léandre eut un petit sourire. Il s'appuya nonchalamment à la paroi du fond de l'ascenseur. Finalement, il consentit à dire, la voix grave et un peu rocailleuse.

Et j'ai l'autorisation de repartir en mission ? Les scientifiques ont le pouvoir de s'immiscer dans la juridiction des militaires ou vous avez des entrées ?

Le ton, un peu moqueur avouons le, qu'il utilisait était surtout interrogatif. Il voulait savoir jusqu'où s'étendait le pouvoir de la Police Scientifique. Une fraction de secondes il avait pensé: "jusqu'où s'étendait la pourriture du gouvernement", pensée qu'il avait violemment réprimée. Léandre ne regardait pas Esther mais fixait la sortie de l'ascenseur, comme s'il se méfiait de ce qu'il allait trouvé derrière. Alors que rien ne le prédisait, la voix de Léandre s'éleva de nouveau dans l'ascenseur:

Et vous avez quel âge ? Vous n'êtes pas bien vieille pour une flic...

Cette question, Léandre se la posait depuis qu'il avait vu Esther Bouchery l'attendre à côté d'Emilie. La jeune femme lui semblait bien jeune pour avoir grimpé aussi vite les échelons. Il avait beau avoir de l'expérience, s'il était monté en grade aussi vite que semblait l'avoir fait Esther, il aurait déjà été nommé Général, et ce depuis belle lurette. C'en était presque déprimant.
Revenir en haut Aller en bas
Esther M. Bouchery
Membre - Chef de la Police Scientifique
Esther M. Bouchery


Messages : 97
RP : 12
Date d'inscription : 01/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeMer 12 Jan - 0:53

    Ce qui embêtait Esther dans cette histoire, c'était qu'encore une fois, son interlocuteur ne répondait pas. Cela ne l'avait pas dérangé depuis le début de la conversation, mais elle abordait un sujet délicat et la garantie qu'il ne ferait rien contre Maéva ou... quelqu'un d'autre qu'elle ne voulait pas voir mourir l'aurait quand même rassurée. D'un autre côté, elle n'osa pas relancer le sujet. Une question de plus aurait pu avoir l'air suspecte, et elle n'aurait rien pu dire pour s'en défendre. Elle ne savait pas se défendre et se contentait d'être irréprochable. Alors elle tourna le dos, sortit de la chambre avec une boule dans la gorge, et entama sa marche dans le couloir. Les médecins étaient occupés. A les voir marcher, on aurait cru qu'ils avaient des couloirs invisibles qu'ils étaient obligés de suivre. Aucun ne déviait de leur route. A croire qu'ils avaient pris des cours pour marcher droit. Mais bon, c'était ce qui rendait la médecine si efficace. Elle n'allait quand même pas s'en plaindre. En marchant, elle eut l'impression que Monsieur Mendeleiev regardait partout autour de lui. Un vrai professionnel, même pendant ses congés. Si elle avait eu peur qu'il prenne trop vite des libertés, ce doute s'apaisait. Plus elle le fréquentait, plus elle avait le sentiment qu'il allait obéir. D'un regard derrière elle, elle s'assura qu'il suivait toujours avant d'aller directement à l'ascenseur. A peine avait-elle appuyé sur le bouton qu'il fut là et ils entrèrent. Avant qu'ils soient entré à son tour, elle avait appuyé sur le bouton vers la cafétéria. Ce fut le moment qu'il choisit, lorsque les portes de l'ascenseur se furent refermées sur eux, pour se mettre à parler. C'était vraiment quelqu'un d'étrange. Comme s'il parlait par période, et il restait ensuite dix minutes sans ouvrir la bouche, sans le moindre mot. Et, apparemment, il n'était pas du genre à faire ce qu'on lui interdisait, pour venir s'assurer de l'autorisation qu'il avait de repartir en mission. Eh bien ! Pensa Esther en entendant cette question. Ce coco, il fallait qu'il se mette à jour. Au diable les militaires !

    - La police scientifique, Monsieur Mendeleiev, c'est une jolie carte de visite qui vous permet de faire tout ce que vous avez envie, dois-je vous le rappeler ? Il vous suffira de sortir mon nom en cas de problème et tout sera réglé. Si ce n'est pas la cas, je me chargerai du reste.

    Une fois arrivés, Esther eut un rire bref en entendant soudain son interlocuteur la questionner sur son âge. Voilà qui n'avait rien d'étonnant, ils finissaient tous par en arriver là. Son âge était un grand mystère, en effet. Et c'était encore plus un mystère quand ils l'apprenaient. Ils avaient tellement de mal à admettre qu'elle avait pu entrer dans la police si jeune... Elle décida de jouer son jeu et ne dit rien sur le moment. Arrivés à la cafétéria, elle se rendit d'abord au comptoir électronique pour prendre son café avant d'aller s'asseoir et attendit Monsieur Mendeleiev avec un petit sourire. Elle n'avait jamais pris la moindre fierté à donner son âge, mais elle n'avait aucune bonne raison de le cacher non plus.

    - Oui, je suis jeune, on me le dit souvent. J'ai 21 ans. Et vous ?

    Ce n'était certainement pas la question qu'il attendait. Peu importe, s'il avait osé lui demander son âge, il allait bien lui dire le sien. En plus, elle, elle était honnête. Elle avait le mérite d'être honnête. Mais quand elle aurait trente ans, elle n'aurait sûrement pas changé, elle n'aurait qu'à utiliser des crème super-anti-ride. Elle sourit en pensant soudain à sa voisine, qui avait quinze ans de plus qu'elle et avait l'air d'avoir le même âge. Pourtant, à sa voisine, on ne s'étonnait pas de voir son métier ou quoique ce soit. Finalement, il devait bien y avoir quelque chose d'irremplaçable dans la véritable jeunesse. Elle reçut alors un message sur son portable. On l'appelait d'urgence. Mais oui, d'urgence, forcément ! Comme d'habitude. C'était toujours d'urgence. Elle referma son portable et le rangea. Elle partirait plus tard. Bientôt. Le doute la prenait toujours sur la nature de cette urgence. Et si c'était vraiment une urgence ? Des Chtoniens ? De toute façon, elle savait qu'on ne prendrait aucun décision importante sans elle. Ils n'avaient qu'à les garder en garde à vous s'ils en avaient. Elle s'occuperaient d'eux plus tard. Rien n'était jamais urgent. Si tel était vraiment le cas, on l'aurait appelé ou on serait venu la chercher directement.

    - J'aimerais faire connaissance avec vous... si vous êtes d'accord bien sûr. Enfin, si vous préférez travailler en connaissant ceux avec qui vous travaillez, quoi...

    Elle s'était aperçu de ce qu'elle venait de dire alors qu'elle parlait. Faire connaissance, à quoi bon ? Qu'espérait-elle ? Qu'il lui raconte son passé ? Voyons, ils étaient tous différents d'elle, le passé était une malédiction dont il fallait se débarrasser. Et même si elle était assez maligne pour bien savoir qu'il était impossible d'oublier complètement son passé, personne ne s'amuserait à le dévoiler.
Revenir en haut Aller en bas
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeMer 12 Jan - 23:21

Léandre sortit de l'ascenseur, son esquisse de sourire habituelle au visage. Esther Bouchery était pleine de ressources mais surtout de répartie. Elle n'avait pas tort, une carte de la Police Scientifique ouvrait pas mal de portes interdites au public, mais ça chiffonnait assez le Militaire qu'il était et ce n'était pas cela qui le faisait sourire. C'était plutôt la fin de sa phrase: "Il vous suffira de sortir mon nom en cas de problème et tout sera réglé." Elle avait vraiment une haute considération d'elle même et de son influence ou alors, elle avait raison, ce qui était pire aux yeux désabusés de Léandre.

La porte d'ascenseur s'ouvrit et ils sortirent tous les deux. Mendeleïev s'aperçut avec satisfaction qu'elle attendait avant de répondre. Soit elle jouait avec ses habitudes, soit elle avait appris la valeur de la réflexion. Même s'il aurait aimé que ce soit la deuxième solution, Léandre sentait qu'elle s'amusait à le copier, peut être pour mettre ses nerfs à rudes épreuves. Quoi qu'il en soit, Léandre alla chercher au comptoir électronique un café bien fort, comme il les aimait. Après tout, il en avait besoin avant de se mettre en route, et surtout, avant de discuter avec Esther. Sa blessure, bien que recousue, était toujours douloureuse. Léandre avait presque envie de boiter mais l'habitude faisait qu'il détestait montrer qu'il était blessé. Que voulez vous, rares étaient ceux capable de lui faire modifier ses habitudes!

Il s'assit en face d'Esther, le dos collé au mur, la chaise appuyée elle aussi, les deux pieds de devant étant détachés du sol. Léandre remua son café noir en réfléchissant à ce qu'elle venait de dire. 21 ans. Voilà qui était jeune mais pas trop. Certes c'était étonnant qu'à 21 ans elle soit Chef de la Police Scientifique mais il avait bien vu des jeunes de 13 ans, un fusil à la main, qui tuaient pour défendre leur vie. Ajoutant un sucre, après deux minutes de silence bien mesurées, il se décida à prendre la parole. Non pas pour répondre à la question concernant son âge, non, mais pour répondre à la proposition d'Esther: parler de leur vie.

A dire vrai, ma vie n'est guère intéressante. Orphelin, niveau acceptable, BAC obtenu avec succès et bonne carrière militaire pour le moment. J'ai tout fait dans la norme... contrairement à vous il me semble ? 21 ans, et déjà à la tête de la Police, voilà qui est impressionnant.

Léandre n'aimait pas parler de lui. Il savait que l'assassinat de ses parents était le défaut dans son arme de glace qui pouvait à tout moment la faire partir en morceaux. Personne n'était parvenu à le faire passer au dessus de cela, et ce, malgré des années de tentative. Léandre Mendeleïev était le tueur parfait, mais cet infime défaut pouvait le réduire à néant. Et il le savait.

Esther, je peux vous appeler Esther ?, j'ai une question: pourquoi moi en particulier. Pour vous obstiner. Si vous avez besoin de quelqu'un pour une mission de repérage, ce serait gâcher mes talents qui sont sur un autre terrain. Terrain qui vous rebute je l'ai compris.
Pourquoi. Pourquoi cette condition. Pourquoi cette réserve ?


Léandre, tout en parlant dans un murmura, s'était penché sur la table. Il se redressa et s'avachit plus confortablement dans sa chaise. Il était curieux et voulait mieux connaitre celle qui l'employait. Après tout, elle devait tout savoir de lui alors pourquoi lui ne pouvait il pas connaître une fraction de sa vie ? Excellente question aux yeux de Léandre qui, malgré son air blasé et détaché, attendait avec impatience la réponse d'Esther.
Revenir en haut Aller en bas
Esther M. Bouchery
Membre - Chef de la Police Scientifique
Esther M. Bouchery


Messages : 97
RP : 12
Date d'inscription : 01/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeJeu 13 Jan - 23:35

    Elle commença à tourner le cuillère dans son café. Elle n'avait pas mis de sucre. Elle ne mettait jamais de sucre. Non, et pourtant, elle aimait bien touiller. Elle le faisait toujours, quoi. C'était presque inconscient, à en croire les regards surpris qui se posaient sur elle à chaque fois. Mais dans ce café brun, elle admirait les ondes. Elle voyait son reflet. Alors, il devenait trouble. Et les ondes passaient dessus. Et il disparaissait. Elle disparaissait. Voilà. Dans ce café, c'était toute sa vie. Elle était là, bien nette. La petite Esther parfaite et sans défaut. Mais plongée dans la merde et dans le sang. Les mains souillées. Déjà. A peine née. Évidemment, elle ne savait rien de la vie encore, rien des secrets, rien des interdits. Peut-être lui avait-on fait voir des petits films pour enfants... Les films de sciences fictions junior. Elle regardait le grand chercheur tomber amoureux de la belle scientifique. Et elle se faisait enlever par le méchant écrivain. Et le grand chercheur inventait l'arme la plus puissante et terrifiait l'écrivain qui finissait, sous la menace, par donner les noms de tous ses complices. La voilà, la petite Esther nette et sans tache, immobile à la surface de la tasse. Ensuite, il y avait l'onde. D'abord son image tremblait, elle vacillait, et soudain chavirait. L'onde la submergeait et la faisait couler. L'ombre apparaissait dans cette existence parfaite. Et elle se perdait dans sa propre vie. longtemps. jusqu'à ce que l'image revienne. Peu à peu. Lentement. Après une longue période où elle avait disparu et ne savait pas où elle se trouvait, son image revenait, aussi nette qu'au départ... presque aussi nette. Il y avait toujours ce léger vacillement, la table qui tremble, un coup accidentel sur sa tasse. Et l'expression de son reflet n'était plus la même. Avant, dans son air neutre, pas de doute, pas de regret. Après, comme une impression de tristesse: la découverte du malheur. A ce moment, Léandre fit son retour avec un café encore plus noir que le sien. Esther se força à sourire.

    - Je n'ai pas envie que tout le monde soit au courant de nos affaires. Une fois que j'ai choisi quelqu'un, quelle qu'en soit la raison, ne serait-ce que pour une raison d'instinct, ce n'est pas pour changer d'avis au bout de cinq minutes. C'est pour cette raison que je m'obstine. Bien sûr, la police n'est pas secrète. vous vous en doutez bien. Mais les Chtoniens le sont. S'ils sont laissés dans l'ignorance, il y a moins de risques que cette pratique se répande. Vous, vous en savez déjà beaucoup. Tout ce que nous voulons est de limiter les risques.

    Mais ces risques, qui les courait ? Esther but une gorgée qu'elle faillit recracher. Brusquement, elle n'avait plus soif. Elle avait même envie de vomir et se mit à tousser. Ce ne fut qu'au bout d'un moment qu'elle comprit qu'elle était juste en train de s'étouffer, ayant avalé de travers. Elle reposa sa tasse, la main sur la gorge, manquant de renverser son café sur la main de Léandre. Elle prit le temps de reprendre son souffle. Bon, cette attitude pouvait passer pour un accident. Aurait pu... Si elle s'était trouvée devant quelqu'un d'autre. Mais là, elle avait l'impression que Léandre voyait tout.

    - Excusez-moi. Oui, bien sûr, vous pouvez m'appeler Esther.

    Pourquoi cette réserve ? Pourquoi cette réserve ? Oui, c'était ce qu'elle se demandait depuis le début. C'était une très bonne question. Elle cherchait déjà pourquoi cette réserve en laissant s'enfuir la jeune femme manifestement aveugle à sa dernière arrestation. Elle se demandait pourquoi ce sentiment de bienséance en retrouvant des anciens amis au centre commercial. Elle se demandait pourquoi cette violente haine pourtant retenue par un incompréhensible sentiment n'arriverait pas à retrouver et détruire son vieux démon. Elle ne savait pas pourquoi elle voulait les garder en vie tout en rêvant de s'en débarrasser. Si ce n'était pas d'elle, en fait qu'elle voulait se débarrasser. Cette vie misérable et sans but, monotone. Sans sourire. Sans un cœur qui bat. Non, ce n'est plus une vie. Sa première réaction aurait été de lui répondre que cela ne le regardait absolument pas. Qu'est-ce qui aurait pu lui fournir plus de soupçons ? Elle trouva une réponse plus neutre. On peut ne pas dire la vérité sans pour autant mentir.

    - J'étais une élève brillante, voilà tout. J'ai réussi avec des années d'avance mes études... Mais ensuite j'ai eu une période un peu trouble. Quand je me suis tournée vers la police, disons que j'avais déjà une bonne expérience de tous les moyens de lui échapper. Je n'ai pas une allure de boxeur, moi, je donne les ordres.
Revenir en haut Aller en bas
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeDim 16 Jan - 12:07

- Je n'ai pas envie que tout le monde soit au courant de nos affaires. Une fois que j'ai choisi quelqu'un, quelle qu'en soit la raison, ne serait-ce que pour une raison d'instinct, ce n'est pas pour changer d'avis au bout de cinq minutes. C'est pour cette raison que je m'obstine. Bien sûr, la police n'est pas secrète. vous vous en doutez bien. Mais les Chtoniens le sont. S'ils sont laissés dans l'ignorance, il y a moins de risques que cette pratique se répande. Vous, vous en savez déjà beaucoup. Tout ce que nous voulons est de limiter les risques.

Léandre regarda son café noir, sans daigner regarder Esther dans les yeux. Cette attitude avait deux buts. Le premier était de regarder son café et de déterminer s'il était chaud, très chaud ou carrément bouillant. Léandre détestait boire son café froid mais n'aimait pas se bruler la langue non plus. Il préférait attendre que le précieux nectar noir se soit un peu refroidi mais pas trop. Tout était question de paramétrage et de minutage. S'il se souvenait bien du café de cette Cafétéria, il devait avoir le temps de réciter mentalement les dix premières pages du Petit Prince. Léandre faillit avoir un sourire gêné mais se souvint que les Scientifiques n'avaient pas encore la capacité de lire dans les pensées. Si jamais quelqu'un apprenait qu'il avait découvert, au détour d'un fichier, entre deux sauvegardes, un petit dossier contenant l'oeuvre anciennement connu d'Antoine de St Exupéry, et plus que tout, si quelqu'un apprenait qu'il en était tombé amoureux voilà neuf ans, il pouvait dire adieu à sa carrière et à sa promotion. Les morts n'ont pas d'avenir et ne peuvent monter en grade.

L'autre but de Léandre lorsqu'il regardait son café, était de ne pas montrer sa surprise devant le fait que les Chtoniens ne soient pas "connus". Il lui semblait pourtant avoir toujours eu conscience que certains se battaient pour la survie de l'art, cette "science" obscur qu'il ne comprenait pas. De toute manière, Léandre se fichait éperdument de la comprendre. Il agissait, tel un robot, sans réfléchir au pourquoi de ce qu'il faisait. Léandre s'était engagé dans l'armée pour combattre les Chtoniens, c'était indiscutable, mais il avait compris au fil des années qu'ils étaient des gens comme tout le monde, avec un petit plus cependant. Un petit plus qui les rendait dangereux. Car quelqu'un que l'on ne comprend pas est imprévisible et les Chtoniens avaient une façon d'agir que les Scientifiques ne pouvaient comprendre. Cela, Léandre l'avait découvert au fil de ses années de service et avait décidé, d'un commun accord avec lui même, de ne plus reconsidérer sa position. Il était avec les Scientifiques, il le resterait, un point c'est tout. Certains pouvait considérer sa position comme primaire, il s'en fichait.

Pendant toute sa réflexion Esther avait continué à parler. De sa vie. Léandre eut un léger sourire. Il ne pensait pas, en posant sa question, qu'elle aurait une réponse aussi claire. D'autant plus qu'Esther avait failli s'étouffer un peu plus tôt. Car si Léandre ne s'était pas interrogé sur le moment même sur ce début d’étouffement, il l'avait classé dans sa mémoire pour le ressortir plus tard. Comme à cet instant. Tout à l'heure, à peine le sujet des meurtres possibles abordé, de la possibilité de morts chez les Chtoniens, elle avait semblé perturbée. A présent, elle avait une réaction physique en parlant de risques. Mais de quels risques parlaient elle ? Le risque de découvrir le passé trouble auquel elle faisait référence juste après ou le risque qu'il se retourne contre les Scientifiques ? Léandre, qui trouvait que ça faisait trop de questions d'un coup, se passa une main dans les cheveux pour les ébouriffer un peu plus. Il avait perdu le compte des secondes passées et ne savait pas s'il pouvait boire son café. Il en était ou ?

Citation :
À Léon Werth.
Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne. J’ai une excuse sérieuse : cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au monde. J’ai une autre excuse : cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants. J’ai une troisième excuse : cette grande personne habite la France où elle a faim et froid. Elle a besoin d’être consolée. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne. Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. (Mais peu d’entre elles s’en souviennent.) Je corrige donc ma dédicace :

À Léon Werth
quand il était petit garçon.
I
Lorsque j’avais six ans j’ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la forêt vierge qui s’appelait Histoires vécues. Ça représentait un serpent boa qui avalait un fauve. Voilà la copie du dessin.

Oui, voilà, il en était au boa. Mais quand même un peu après le boa non ? Léandre avait perdu le compte et pour s'y retrouver, murmura pour lui même, la dernière phrase qu'il avait inconsciemment récitée dans sa tête.

J’ai ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens sérieux. J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes. Je les ai vues de très près. Ça n’a pas trop amélioré mon opinion.

Un sourire illumina le visage du militaire, qui était parvenu à se souvenir de là où il s'était arrêté. Posant la cuillère qu'il avait utilisée pour faire fondre le sucre, à l'extérieur de la tasse, il porta le café, ou plutôt la tasse de café, pas besoin de faire de métonymie (Léandre se baffa mentalement pour ce mot typiquement Chtonien à son humble avis), et le bu d'un trait. Parfait, absolument parfait. Il n'aimait pas siroter pendant trois heures le café noir qui avait ainsi le temps de refroidir. Et le sucre restait au fond en plus, rendant le début amer et la fin beaucoup trop sucré.

S'apercevant soudain que quelqu'un était devant lui, Léandre se souvint qu'il était sensé discuter avec Esther, Chef de la Police Scientifique. Avec une moue gênée, mais tout aussi charmeuse que d'habitude, il s'excusa:

Mais je ne vous considère pas comme une grande personne et une personne sérieuse. En ce qui vous concerne, j'ai un très bon feeling.

Léandre se voulait rassurant mais il se demanda s'il n'avait pas effrayé la jeune femme. Une évidence s'imposa à son esprit: elle avait cotoyé les Chtoniens et pas qu'en tant que Scientifique. Et une phrase lui revint en mémoire. "Si alors un enfant vient à vous, s’il rit, s’il a des cheveux d’or, s’il ne répond pas quand on l’interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils ! Ne me laissez pas tellement triste : écrivez-moi vite qu’il est revenu...". Pensant qu'elle n'allait de tout manière pas comprendre, Léandre demanda, une lueur de défi brillant dans ses yeux noirs, cachés derrière ses lunettes teintés.

Dites moi, Esther. Cherchez vous, vous aussi un enfant, rieur, aux cheveux d'or, qui ne répond pas lorsqu'on lui pose une question ?

Léandre, pour le coup, fit quelque chose qu'il faisait très rarement à l'extérieur: il enleva ses lunettes noires. Il les enlevait rarement car il était très expressif au niveau du regard, un froncement de sourire, une manière de regarder l'autre pouvait en dévoiler beaucoup sur lui. Clignant des yeux pour s'habituer à la luminosité, il fixa ensuite ses yeux noirs dans ceux d'Esther.
Revenir en haut Aller en bas
Esther M. Bouchery
Membre - Chef de la Police Scientifique
Esther M. Bouchery


Messages : 97
RP : 12
Date d'inscription : 01/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeMar 18 Jan - 22:38

    Spoiler:

    Tandis que sa main était crispée sur sa tasse, que ses yeux se perdaient dans le liquide brun, tandis que sans doute elle essayait de se reprendre, jouer son rôle comme il le faudrait, comme il le fallait, Esther tilta subitement à la réponse de Léandre... qui, soit dit en passant, n'avait rien d'une réponse. Il avait l'air de s'être perdu quelque part, dans ses pensées, et son ton de voix avait changé. Soudain, il parlait comme... comme... comme s'il récitait ? Réciter... Oh, Esther ne pouvait se tromper sur ce point ! Tant de fois elle avait entendu cette voix, ces intonations, cette façon de parler comme si ce texte qu'il nous fallait dire portait toute la condition humaine. Et cette passion dans la voix, ces intonations, cette passion qui entraînait l'orateur et jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus s'arrêter de dire avant d'arriver au bout et de déclencher ces anormales sensations chez qui l'écoute. Esther, le coude sur la table, posa sa tête contre sa main, les yeux dans le vague. Un minuscule sourire, une esquisse, un ombre de sourire illumina un court instant son visage. Elle n'avait pas retenu un mot. Mais elle voyait avec netteté, elle entendait encore sa voix et sentait son estomac se nouer sur un récit qui n'avait rien de réel. Mais soudain, elle se reprit et un doute l'éclairait. Léandre n'avait rien à voir avec lui, quelconque acteur qu'elle avait connu. Rien à voir... alors pourquoi cette réaction ? Du même coup, entendant de nouveau la voix de Léandre, qui cette fois lui parlait vraiment (nul doute là-dessus), elle s'aperçut que sa conversation était encore plus décousue qui ne lui avait semblé au premier abord. Et elle avait de plus en plus l'impression que sa remarque précédente n'avait rien à voir avec le sujet de la discussion. Enfin... si, peut-être cela avait-il quelque chose à voir, si son intuition était bonne. Si c'était bien Léandre qui l'avait replongée dans ses souvenirs et non un simple hasard, un souvenir brutalement revenu, un souvenir qui s'était échappé à son tour alors qu'elle essayait de les réprimer. Si Léandre en était la cause... volontaire ? Elle avait déjà eu le temps de remarquer cette attitude continuellement mystérieuse. On ne pouvait savoir ses pensées, encore moins ses intentions. On ne pouvait savoir ce qu'il ne voyait pas, car il avait l'air de remarquer le moindre détail dans l'attitude des autres, d'être quelqu'un qu'il était totalement impossible de tromper. Par prudence, mais aussi en essayant de reprendre une attitude normale, elle répondit à sa seule remarque sensée:

    - Je vous remercie. Je serais vraiment contente si vous pouviez travailler pour moi.

    Peut-être le plus prudent aurait été de sortir. Mais non, elle tenait bien quelqu'un. Léandre avait tout du parfait espion. On ne savait jamais trop si on pouvait lui faire confiance ou pas, mais il avait ce charme qui poussait plutôt à y croire. Et, sans ses lunettes, puisqu'il les retira, il avait un visage tout à fait différent, presque charmant, le visage simple de celui qui n'a rien à cacher. De celui qui était prêt à recevoir tous nos secrets sans crainte... Esther dut se reprendre encore une fois pour ne pas tomber dans son propre piège à cause d'un moment d'égarement. Ce serait fatal pour elle autant que cela le serait pour les Chtoniens quand il entrerait dans ses ordres. Oui, elle était passée du "si" au "quand". Après tout, n'avait-elle pas toujours eu ce qu'elle voulait par son pouvoir de persuasion ? Elle vida sa tasse de café. Une fois terminé, une nouvelle déclaration de Léandre la surprit. Elle ne comprenait pas, réaction sans doute normale, mais elle ne savait si c'était la bonne attitude à prendre. Elle avait trop l'habitude de se montrer sûre d'elle. Et s'il était en train de se moquer d'elle, tout simplement ? Mais oui, elle avait tellement peur de tout qu'elle ne voyait même plus l'évidence. Elle devenait comme... comme les Chtoniens. Son calme commençait à se dissiper.

    - J'ai la désagréable impression que vous vous fichez de moi, Monsieur Mendeleiev.

    Par delà la certitude qu'elle se perdait elle-même à imaginer ce qu'il y avait de plus tordu, Esther crut reprendre le contrôle à ce moment-là. Elle chassa toutes ses pensées dérangeantes et prit enfin la peine de regarder son message. "C'est prêt". Oui. Elle avait dans l'idée d'envoyer un virus dans les endroits les plus improbables de la ville. Ceux qui tomberaient malades seraient interrogés: il fallait bien que les Chtoniens se cachent quelque part. Les immeubles détruits qui seraient bientôt en reconstruction, les égouts, les greniers des maisons. Ils ne s'amusaient sans doute pas à faire des réunions dans les lieux publics. Enfin, elle allait bien finir par convaincre Léandre.

    - Si nous sortions maintenant ? J'aimerais vous parler avec un peu plus de précision des secrets de la police.
Revenir en haut Aller en bas
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeJeu 20 Jan - 19:42

J'ai la désagréable impression que vous vous fichez de moi, Monsieur Mendeleiev. Si nous sortions maintenant ? J'aimerais vous parler avec un peu plus de précision des secrets de la police.

Léandre haussa un sourcil devant le scepticisme évident d'Esther quant à sa bonne foi. Certes il n'avait pas été très explicite, mais pour une fois qu'il s'exprimait clairement et surtout, sans ses lunettes de soleil, elle aurait pu au moins le remercier. Boudeur, Léandre fit retomber un peu brutalement sa chaise sur le sol et posa la tasse de café vide. Il remit lestement ses verres teintés et se gratta un instant le cuir chevelu avant de remonter une énième fois ses lunettes. Lorsqu'il se vexait, il devenait moins attentif et n'avait donc pas fait attention au faut qu'Esther avait regardé son portable. Il s'aperçut toutefois qu'elle le rangeait et haussa vaguement les épaules.

Léandre se leva dans un grognement signifiant vaguement en homme préhistorique "si vous voulez", puis regarda attentivement s'il n'oubliait rien. Comme pour se rassurer, il agita le bras droit vers le bas pour faire tomber sa montre et regarder l'heure. Si Léandre n'était pas du tout dépensier et se contentait de peu, il ne se fixait aucunes limites de prix lorsqu'il entrait dans deux magasins: une bijouterie et une armurerie. Son 9mm lui était presqu'aussi précieux que sa vie, et sa montre suivait de très près. Léandre fronça les sourcils. Déjà cette heure là ? Mais c'était qu'il était en train de perdre du temps. Ca et le fait qu'Esther l'avait accusé de se moquer d'elle, avait rendu Léandre irascible. Boudeur, comme un enfant de quatre ans, Léandre enfonça sa casquette sur ses cheveux en épis, et, toute la magie de St Exupéry envolée, il rangea sa chaise assez brutalement. D'une voix rauque, bougonne, les sourcils froncés dans une moue somme toute adorable, Mendeleïev articula d'une manière un peu plus audible:

J'vous suis. Mais j'ai pas tout mon temps.

Grommelant dans sa barbe inexistante, pour lui même, et ne voulant pas être compris, il poursuivit à voix basse, rapidement, mâchant ses mots.

D'façon vous pensez que j'me fiche de vous alors que j'me fichais pas de vous et que je voulais être sympa. Pas sympa. Pas content. T'façon connaissent rien à St Exp, et puis le P'tit Prince il doit bien chialer dans son coin. Inculte. Nulle. M'énerve.

Si Léandre avait eu huit ans, les bras croisés contre la poitrine et s'il venait de se faire piquer sa sucette par un gamin de son âge, l'effet aurait été saisissant. Mais pour le moment il était tout simplement pathétique. S'en rendant compte, il haussa une nouvelle fois les épaules. Toujours en train de râler intérieurement contre les petits jeunes qui n'avaient pas de sensibilité, un peu jaloux, aussi, du grade d'Esther, il demanda à voix haute, se plaçant au côté d'Esther qui réglait l'addition:

J'ai vraiment le droit de venir avec vous ? Vous avez tout réglé auprès de l'administration ?

Son ton qui essayait clairement d'être atone, neutre et impassible, transpirait toutefois une certaine... curiosité et hâte à l'idée d'avoir une nouvelle mission. Quelque chose à faire. Quelque chose bien et de très chouette.
Revenir en haut Aller en bas
Esther M. Bouchery
Membre - Chef de la Police Scientifique
Esther M. Bouchery


Messages : 97
RP : 12
Date d'inscription : 01/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeDim 23 Jan - 0:51

    Esther se trouva face à une réaction pour le moins... indescriptible. Et ce qu'elle ressentit alors était tout autant indescriptible. Tout ce qu'elle avait envie de dire, c'était: "Eh ?" Léandre venait de prendre une expression tout à fait... puérile. Si elle pouvait se contenter de ce terme. C'était bien pire que cela, cette attitude devenait carrément idiote. Il marmonnait elle ne savait trop quoi dans sa barbe alors qu'elle le conduisait vers l'extérieur. Mais que racontait-il, enfin ? Elle l'avait vu tellement sûr de lui, tellement impressionnant jusque là, et tout à coup il changeait complètement d'attitude. Eh bien ! Elle avait au moins l'honneur de se trouver devant quelqu'un d'original et de surprenant. Ce n'était pas un mal, après tout. Quand on y réfléchissait bien... mais avant d'y voir les avantages, il fallait supporter une réaction absolument irrationnelle. Et pour le chef de la police scientifique, l'irrationalité était bien le pire des ennemis. Quiconque ne se montrait pas dans la droite ligne de ce qu'on leur imposait était à coup sûr soupçonné d'être un résistant. Elle ne se faisait pas beaucoup d'idées vis-à-vis de Léandre de toute façon, il avait une sale réputation derrière lui. Sale, pour les Chtoniens, pas pour elle. Esther y voyait plutôt un précieux allié. Elle croyait voir en tout cas... mais pas sûr que tout se passe vraiment comme elle l'aurait prévu. Au début, elle ne fit pas grand cas de ce qu'elle entendit et se dirigea vers l'extérieur sans y faire attention. mais, brusquement, elle se figea. Que venait-il de dire ? Non, elle avait certainement mal entendu. Elle se précipita payer la note et revint sur ses pas encore plus vite qu'elle ne l'avait fait. Il fallait éclaircir cela, mais... Pas ici.

    - Suivez-moi. On sort.

    Peut-être avait-elle tout simplement mal entendu, en fait. Peut-être aussi utilisait-il un mot sans trop savoir les conséquences qu'il pouvait avoir. Elle aussi cela lui arrivait de faire quelque lapsus, mais la situation lui semblait différente. Il avait l'air de lui reprocher... Qu'est-ce que c'était, le Petit Prince ? Saint Exp ? Ou qu'était-ce ? Elle le ré entendit quelques minutes plus tôt, quand il avait l'air de réciter quelque chose. Sur qui était-elle tombée, en fait ? Très vite, elle finit par penser que ce n'était qu'à force d'espionner qu'il avait découvert des éléments des objets interdits encore en usage chez les résistants. mais pourquoi avoir l'air, alors, de lui reprocher de... ne pas connaître ? Inculte. Pas de culture... C'était défendu, la culture, cela n'existait plus. Il n'y avait qu'eux pour aller encore lui donner de l'importance. C'était donc "nul" de rester dans les ordres ? Ce doute prit soudain une ampleur beaucoup plus importante. Combien faisaient encore semblant de se ranger dans le rang tout en appréciant intérieurement la vieille littérature ? A peine dehors, elle fit volte-face et se tourna vers lui, prête à lui demander des explications.

    - Excusez-moi. Qu'avez-vous dit ?

    Esther ne se préoccupait même plus de ses histoire de droit, d'infiltration ou d'ordres, ou elle ne savait quoi encore qui n'était pas clair pour lui. Là, il y avait un point beaucoup plus important. Elle n'avait pas l'intention de l'arrêter, de l'interroger, non ! Mais si elle avait bien compris ce qu'elle était censée comprendre, elle fut prise de vertiges. C'était vrai alors, ils étaient partout... même parmi eux... même en elle.
Revenir en haut Aller en bas
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeDim 23 Jan - 16:38

Léandre suivit Esther dehors avec une moue boudeuse collée aux lèvres. La cafétéria était à présent derrière eux, tout comme le calme et l'espace. Les couloirs de l'hôpital n'avaient beau être qu'animation, les rues grouillaient de citoyens modèles, consultant avec attention les nouvelles scientifiques et les découvertes du mois. Tout ici avait son utilité. Rien n'était laissé au hasard, rien n'était laissé pour faire beau, puisque le beau lui même n'avait plus de définition. Ce qui était inutile n'existait pas, l'inutile n'existait plus. L'utilitaire avait pris le dessus et les rues piétonnes en étaient l'exemple même. Léandre haussa vaguement les épaules et failli entrer dans Esther qui s'était brusquement arrêtée.

Excusez-moi. Qu'avez-vous dit ?

Léandre se figea. Quoi ? Il avait parlé à voix haute ? Il avait réellement parlé de Saint Exupéry à voix haute, de manière audible, devant la Chef de la Police Scientifique ? Mais il était complètement félé, timbré, stupide, inconscient, crétin... les mots ne manquaient pas pour exprimer l'idiotie dont il venait de faire preuve. Il savait bien qu'il ne devait pas s'énerver parce qu'il commençait à ne plus maîtriser ce qu'il disait. Léandre s'injuria violemment mentalement mais son visage ne laissait rien transparaître. Calme, impassible, rien ne laissait paraître son trouble. Léandre prit le temps de choisir ses mots sachant pertinemment qu'Esther devait à présent avoir l'habitude de ses longs silences. Finalement, Léandre se décala pour s'appuyer au mur blanc de l'hôpital, jambe droite repliée et pied posé contre le mur. Il chaussait du 42.

Je voulais juste m'assurer que j'avais toutes les autorisations nécessaires Esther, rien de plus, rien de moins. Vous avez lu mon dossier, vous devez savoir que j'ai déjà eu des problèmes à cause de ma précipitation et je ne souhaite pas que cela se reproduise.

Certes, en voyant Léandre, appuyé nonchalamment contre le mur, il était difficile de se dire qu'il avait eu des problèmes de précipitation. Tout en lui respirait la lenteur, paresse et la tranquillité. Et pourtant... Léandre avait déjà eu deux blâmes qui auraient pu lui coûter sa place et son grade, blâmes affligés après des meurtres de Chtoniens. Trop tôt. A travers les mots choisis, Léandre transmettait à Esther deux messages. Le premier était clair: il ne voulait pas revenir sur ce qu'il avait dit précédemment et souhaitait passer à autre chose. Le deuxième, beaucoup plus implicite, était qu'elle ne devait se faire aucuns soucis sur son allégeance. Elle avait du lire son dossier, la raison des blâmes et son aversion profonde pour les Chtoniens. Qu'il ait lu du Saint Exupéry ne changeait rien à la donne. Les Chtoniens ne servaient à rien et l'inutile devait disparaître. C'était bien simple aux yeux de Léandre qui, loin de voir tout en blanc ou noir, distinguait un peu partout des nuances de gris. Il fallait juste éliminer les mauvaises nuances.
Revenir en haut Aller en bas
Esther M. Bouchery
Membre - Chef de la Police Scientifique
Esther M. Bouchery


Messages : 97
RP : 12
Date d'inscription : 01/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeVen 28 Jan - 0:09

    Parfois, faire un choix se révélait difficile. Esther, une fois dehors, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes, aurait bien voulu savoir quoi penser à propos de Léandre, ce personnage pour le moins bizarre et surprenant. Sa première impression avait pourtant été très bonne. Il avait l'air de quelqu'un qui a de l'expérience, qui sait s'y faire et n'a pas peur de grand chose. Le portrait idéal pour ce travail, non ? Et cette impression n'était pas partie. Elle le voulait lui, c'était évident, il ne pourrait que la satisfaire. Cependant, quant à la confiance, qu'en était-il ? Avait-elle autant d'assurance quant à la question de combien elle pouvait lui faire confiance ? Qu'il cache des choses, rien d'étonnant, c'était le cas de tout le monde, et encore plus des espions, mais... des espions ? Esther fut prise d'un doute. Et si les Chtoniens se mettaient aux espions, eux aussi, est-ce qu'elle avait raison de vouloir lui donner le plan ? Plus elle lui parlait, plus elle en doutait. Alors après ce qu'elle venait d'entendre ! Mais peut-être avait-elle mal entendu, après tout, elle aussi perdue dans ses pensées ? Il lui arrivait de penser à l'art. Dans sa panique, elle aurait très bien pu imaginer n'importe quoi. Mais il y avait son attitude, aussi, et tout le reste. Non, elle n'avait quand même pas pu se tromper ! Apparemment, quand il lui répondit, il ne l'évoqua pas. En même temps, cela aurait été bien imprudent de le faire. Il avait tout simplement l'attitude la plus sage. Et il faisait bien. Mais comment devait-elle l'interpréter ? Brusquement, elle avait comme l'impression qu'elle n'était plus toute puissante, mais que d'autres avaient les mêmes pouvoirs qu'elle. Pourtant... Ah ! Les Chtoniens n'étaient pas malhonnêtes ! Elle les connaissait assez bien pour le savoir.

    - Bien... Oui, tout est en ordre. Ne vous inquiétez pas, de toute façon, s'il y a problème je m'en charge.

    Elle allait peut-être repousser l'idée de lui expliquer le plan... Oh, et pourquoi ferait-elle cela ? Allait-il pouvoir l'empêcher de toute façon ? Ouais, tout ce qu'ils feraient serait d'éviter de se rendre à l'hôpital, quelque soit la gravité de leur maladie, puisqu'ils sauraient qu'ils seraient immédiatement repérés. Ce n'était pas une très bonne idée... Mais elle lui avait déjà dit, presque histoire de l'attirer dehors, qu'elle allait lui dévoiler quelque chose. Il allait être bien déçu - et frustré peut-être, à en juger de son comportement du moment... - si finalement elle jugeait d'avis. Toutefois, elle allait lui donner comme mission de repérer les gens qui tomberaient malade. Et elle pourrait peut-être... Voir Maéva et lui dire qu'il ne fallait pas qu'elle rentre dans leur repère, où qu'il soit. Oui, voilà ce qu'elle allait faire. Et si besoin... Elle pouvait toujours demander si... Si lui... Ah ! Elle ne pourrait supporter de le savoir dans les environs, peut-être à la regarder secrètement tous les jours et... elle se faisait des idées. Esther ne pouvait se résoudre à penser qu'elle serait peut-être la cause de sa perte juste parce qu'elle n'avait pas envie de savoir s'il était toujours là.

    - Bon, voilà ce que nous allons faire. Je dois retourner au labo où ils ont confectionné sur mes ordres un nouveau virus qui nous servira d'instrument de torture. Nous avons un remède qui... normalement... fonctionne très bien. Nous allons projeter ce virus dans tous les endroits suspects et quasiment inaccessibles : ceux qui seront touchés ne pourront être que des Chtoniens. Comme nous voulons agir dans la plus grande discrétion et que vous avez l'air souvent fourré à l'hôpital, vous pourriez discrètement en surveiller les patients et me prévenir si l'un des cas répondant aux symptômes se présente.
Revenir en haut Aller en bas
Léandre Mendeleiev
Membre - Fils de Chtoniens
Léandre Mendeleiev


Messages : 121
RP : 9
Date d'inscription : 05/01/2011

Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitimeMar 1 Fév - 20:18

Léandre était appuyé nonchalamment contre le mur blanc de l'hôpital. Ses lunettes de soleil masquaient les mouvements de ses yeux et, dans une moindre mesure, les mouvements de ses sourcils. Mais lorsqu’il les fronça, ce fut clairement visible. Il avait l’assurance d’une gamine qu’il n’aurait pas de problèmes, c’était bien mais… d’une gamine bon sang ! Une gamine plus gradée que lui, peut être, mais elle avait plus de dix ans de moins que lui ! Néanmoins, Léandre resta tout à fait calme, les choses le faisant sortir de ses gonds étant très peu nombreuses et surtout, inconnues du commun des mortels. Attentif, il écouta ce qu’Esther lui expliquait en quelques mots.

- Bon, voilà ce que nous allons faire. Je dois retourner au labo où ils ont confectionné sur mes ordres un nouveau virus qui nous servira d'instrument de torture. Nous avons un remède qui... normalement... fonctionne très bien. Nous allons projeter ce virus dans tous les endroits suspects et quasiment inaccessibles : ceux qui seront touchés ne pourront être que des Chtoniens. Comme nous voulons agir dans la plus grande discrétion et que vous avez l'air souvent fourré à l'hôpital, vous pourriez discrètement en surveiller les patients et me prévenir si l'un des cas répondant aux symptômes se présente.

Léandre eut une moue agacée et un peu vexée. C’était un plan ingénieux, à la hauteur de la réputation des Scientifiques. Mais contenant une faille. Une très grosse faille que Léandre avait vu dès les premiers mots d’Esther. Surveiller l’hôpital était bien mignon mais… inutile. Jamais les Chtoniens n’allaient sortir au grand jour et tomber dans un tel piège. Ils étaient peut être obnubilés par l’inutile, ils n’en restaient pas moins comme tout le monde : intelligents, pour certains, crétins pour d’autres. Mais comme ils étaient chassés, la sélection naturelle de notre cher Darwin faisait que, forcément, ceux encore en vie étaient malins. Suffisamment malins pour échapper aux Scientifiques du moins. Mais lui, Léandre, allait les traquer. Jusqu’à les trouver. Leur planque ne devait pas être bien loin. Malheureusement, Léandre attendait qu’on le lui demande. Et personne ne le faisait.

Mademoiselle Esther, je ne doute pas un seul instant de votre intelligence qui vous a valu ce poste élevé mais… Ne serait il pas plus intelligent que je me mette à la recherche du nid, plutôt que de guetter seulement la sortie du cafard ? Attendre qu’il vienne quêter de la nourriture puis le suivre jusqu’à son nid.

En clair, Léandre remettait en cause sa place dans le plan d’Esther. Il n’avait pas envie de rester comme un idiot dans l’hôpital à attendre un malade qui n’allait pas venir. Certes ses blessures n’étaient pas encore guéries, certes il devait déjà s’estimer heureux d'avoir été repéré par les Scientifiques mais bon... c'était, dans sa lenteur et sa capacité d'analyse, un homme d'action. Et tout en lui le clamait.

Calme, patient toutefois, Léandre fixa Esther et laissa le silence s’égrener dans des secondes d'éternité. Puis, toute réflexion faite, il conclut:

Laissez moi dénicher le nid et vous pourrez y projeter l'insecticide. Pas de dégâts collatéraux pour vous et... pas d'hôpital pour moi pendant au moins, je l'espère, un mois.

Non, Léandre ne négociait pas. Il essayait juste de tirer son épingle du jeu et de faire aller le tout dans son intérêt.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Empty
MessageSujet: Re: Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]   Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Lorsque la haine prend le dessus, la raison capitule [pv Esther]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Liens d'Esther
» Esther Meryl Bouchery
» Un Rendez-vous.....peut changer beaucoup de chose [PV: Antonia,Esther]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Cendres d'Art - Requiem :: Versailles :: Hôpital-
Sauter vers: