Cendres d'Art - Requiem
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 Contexte

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Antonia E. Racine
Fondatrice - Musicienne perdue dans le noir
Antonia E. Racine


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MessageSujet: Contexte   Contexte Icon_minitimeSam 13 Nov - 17:02


Contexte Contex10

« CENDRES D'ART REQUIEM »
Je meurs et France demeure
Mon amour et mon refus
O mes amis si je meurs
Vous saurez pour quoi ce fut



    Contexte Contex11

    Quel camp
    Choisiras tu ?



    La ville de Versailles était autrefois connue, à ce que les vieillards en disent, car un grand château y aurait été construit dans le courant du XVIIème ou XVIIIème siècle, mais eux-mêmes n'en sont plus très sûrs, et les derniers témoins de la destruction de ce soi-disant château de Versailles ne seraient bientôt plus de ce monde : il y a au moins cent ans que l'on a décidé de supprimer tous les monuments historiques du territoire français. Ainsi, si cette splendide ville est toujours connue, c'est qu'elle a cet art de se trouver au cœur d'un essaim d'autoroutes, ce qui lui vaut cette vie et cette popularité. Comme dans toutes les grandes villes actuelles, les voitures roulent sur des routes surélevées et des ponts, ce qui s'appelle la Haute Ville.

    La Basse Ville se compose de chemins pour piétons et pistes cyclables. Cette séparation permet d'être plus ou moins à l'abri des accidents, bien que les nouvelles bicyclettes à moteur sorties au début du XXIème siècle puissent être particulièrement rapides. La Haute Ville circule entre les immeubles, proches des gratte-ciel à l'endroit où se serait autrefois trouvé cet ancien château de Versailles dont plus personne ne connaîtra l'existence dès que les derniers survivants auront rendu leur dernier souffle. Quoi qu'il en soit, l'ancien passé de la France avant l'invention de la console de jeux n'intéresse personne. Les musées ont depuis longtemps disparu au profil de la technologie, comme le reste d'ailleurs, et les lycéens s'en voient ravis.

    Ils n’ont jamais connu un autre temps que celui de cette utopie où le cinéma succède au théâtre, où les boutiques de jeux vidéos remplacent les bibliothèques, où ils n'ouvrent plus les portes puisqu'elles le font automatiquement, où ils n’ont besoin ni de monter jusqu'aux étages supérieurs puisque les ascenseurs sont faits pour, ni de veiller à ne pas perdre ses clés puisque les serrures sont à empreinte génétique. Terminés les lourds cartables qu'il faut porter toute la journée, tout ce dont ils ont besoin est leur ordinateur portable. La salle anciennement appelée CDI est devenu une salle de recherches internet. Une seule chose reste de nos bonnes vieilles écoles : les dictionnaires – électroniques évidemment.

    Après tout, ils n’ont plus besoin de lire car l'histoire et la littérature réunis ne sont dans leur emploi du temps qu'une heure par semaine et consiste à enseigner ce que la France veut bien. Aussi l'histoire se concentre-t-elle sur l'évolution de la fusée et la littérature ne se fait certainement pas sans l'aide nécessaire des ordinateurs. Les élèves n'apprécient pas tellement ces cours et c'est avec difficultés que leur professeur leur fait découvrir les plus célèbres e-book tels que La photo de Dorian Gray, l'histoire d'un homme qui se prend en photo avec un appareil si performant qu'il peut rester éternellement jeune afin de découvrir l'avenir de l'humanité, tandis que son image vieillit à sa place. Malheureusement, l'auteur de ce formidable e-book débordant d'originalité est inconnu, car écrire est une honte et quiconque laisse entendre qu'il se pose des questions à ce propos risque un bannissement immédiat de la société.

    Les gens, aussi bien au lycée qu'ailleurs, sont notés. Pas leur travail, eux-mêmes. La note de comportement est celle qui a le plus gros coefficient dans cette moyenne. Un citoyen de niveau 15 a donc beaucoup plus de chances de trouver du travail qu'un autre de niveau 9. Les adultes attachent beaucoup d'importance à cette caractéristique chiffrée de leur personnalité. Pour les adolescents, c'est une autre paire de manches.
    Il ne s'agit pas d'avoir un niveau élevé pour être populaire, sans oublier que rien ne vaut la popularité. La meilleure façon de ressortir de cette masse vivante est de suivre la mode au pied de la lettre; pas bien compliqué. Les jeunes gens entrent dans ce formidable processus vers dix ans et plus question d'en ressortir ensuite. Tout d'abord, il faut porter de ces nouvelles lentilles qui changent la couleur des yeux. Si une semaine, le rose est désigné comme le regard de l'amour, il est inconcevable de ne pas en avoir. En effet, les yeux roses ressortent particulièrement bien sur les écrans des vidéophones portables, ces nouveaux appareils à écran qui prennent à la fois la place de la webcam, des baladeurs, des ordinateurs, des télévisions, des radios et des téléphones.

    Les lycéens à la mode nomment la voiture deuxième élément essentiel au cours d'une vie. Dès qu'ils obtiennent le permis de conduire, à seize ans, ils ruinent leurs parents pour acheter leur propre décapotable à fonction télévision et pilotage automatique, sans omettre la centaine d'ondes radio B&T qu'elle peut capter, la nouvelle musique à la mode et la seule qui se vend encore. Tous les instruments sont dorénavant périmés, sauf "batterie et tambours", dont le mélange fait un son fort harmonieux. Il n'est pas rare de trouver, au coin de la rue, un petit groupe d'adolescents, de la B&T aux oreilles, une cigarette bio entre les lèvres.

    Il n'y eut rien de plus admirable et merveilleux que les cigarettes bio dans ce que les hommes inventèrent. D'un effet si magique que, dès la première bouffée, on ne peut plus s'en passer. Une cigarette ordinaire, avec en outre tous les parfums souhaitables et aucunement chimiques : ce sont de la vraie menthe, du vrai citron, du vrai chocolat qui donnent ce goût au tabac et les rendent si populaires.

    Il n'y a que quelques résistants qui ont sauvé tous les monuments historiques qui devaient être détruits en construisant une ville souterraine, Chtonie, où toutes les œuvres d'art sont cachées. Certains dissimulent des livres, des peintures ou des instruments de musique dans leur propre maison, malgré le risque. Et il ne laisseront jamais ces derniers Cendres d'Art disparaître. Ils sont pourchassés par les scientifiques, qui les appellent les Chtoniens, ceux qui vivent sous la terre
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